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Salle d'attente, huit crânes en matériaux différents suspendus à un crochet de bouché, 2,5 x 30 x 15 cm

ON ARRIVE,

Le projet porté dans ce travail que j’appelle: « On arrive » est autobiographique. Il est en même temps une sorte de narration des événements de l’histoire ou des faits de société auxquels nous pouvons tous être témoins et dans lesquels je suis nécessairement  impliqué. 

Ce travail prend sa source dans une des chambres de chacune de mes maisons familiales: deux chambres privées et sacrées abritant ceux qui sont partis avant nous et dont la présence est visiblement marquée par l’installation de leur crâne exhumé. Dans mes villages où on croit de moins en moins aux morts, chaque concession possède encore sa case ou sa chambre sacrée. Des lieux réservés aux rites et aux ancêtres restent visibles le long des rues et sentiers.

 

Là bas, les morts ne sont pas morts. Ils s’hébergent chez eux, ils vivent avec nous, ils sont dans l’air qui se réchauffe, ils sont dans l’eau qui devient rare et ils boivent aussi du coca-cola, ils sont sur le net, ils ‘’likent’’ et ‘’twittent’’ aussi, ils sont dans les musées, ils sont dans la forêt qui disparaît,  ils vont au MacDo, ils sont dans les rues, dans les marchés, ils vont chez Louis Vuitton, ils sont dans la campagne, ils sont en ville,… ils sont partout. Ils vont et viennent comme tout le monde. 

 

Mes ancêtres croyaient déjà en leurs précurseurs. Mes parents, quant à eux, croyaient en leurs parents, en leurs disparus, mais aussi en Dieu; et nous, leurs enfants ne savons pas trop où nous sommes. 

En ce qui me concerne, plus je cherche à comprendre, plus je me laisse bercé par les flots de croyances qui fusent de toutes parts.  

Enfant, je me retrouvais déjà dans des églises ou dans des chapelles les dimanches avec ma mère et mon père respectivement protestante-animiste et catholique-animiste. Je me suis aussi rendu dans une mosquée plus d’une fois avec mes voisins musulmans. Et très souvent, je suis avec mes ancêtres puisqu’on habite encore chez eux quand on rentre aux villages.  

 

Dans ces espaces sacrés et intimes, nous sommes toujours juste entre nous, membres de la même famille, vivants et morts, visibles et invisibles. Nous sommes, semble-t-il, en communication directe et en symbiose avec nos dieux. Ceux-ci seraient les garants de notre bien-être, de notre sécurité, de notre réussite… au prix, de temps en temps, de notre attention envers eux. Un culte qui demande en plus du respect de certains codes des religions monothéistes, l’utilisation d’objets allant de l’alimentaire à l’usuel en passant par le Verbe. Ils seraient très frillants de sel, de riz, d’huile de palme, de coq, de poule, de mouton, d’alcool, de vin, de bonbons, de sucre,…, ou encore de notre présence régulière.

 

Ce culte des crânes comme toutes les autres religions a pour but principal: une  vie bonne pour nous, les mortels. 

Une question philosophique primordiale dont les religions traditionnelles seraient aujourd’hui incapables de résoudre, du fait peut-être de leurs pratiques inadaptables avec le temps et l’espace. Le temps n’emporte rien avec lui et l’espace ouvre encore plus grand ses portes et se réjouit des différents mouvements humains qui pullulent et éclairent les populations qui tournent malheureusement totalement le dos à des croyances qui nécessiteraient peut-être un peu plus d’attention. 

Ce qui s’est passé en occident avec les lieux de culte, arrive de plein fouet en Afrique et dans mes villages en particulier. Les cases des rites sont abandonnées, les tradi-praticiens disparaissent, les traditions s’éteignent et les populations sont livrées à leur triste sort, au libéralisme plus précisément. Un libéralisme qui conduit à un capitalisme qui détruit et liquéfie tout. Plus rien n’est sublimé.

Une dé-sublimation qui pousse à la surconsommation au point où même les dieux sont échangés et vont aux oubliettes comme s’il s’agissait de logiciels gratuits.

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Entrée de l’installation : On arrive

Porte d'accès à cette pièce est construite volontairement très basse, semblable à celle des cases sacrées dans les chefferies de l'ouest Cameroun, obligeant avec subtilité le visiteur à se prosterner devant l'oeuvre.

 

Bol contenant divers bonbons et chocolats est posé sur un socle.

Au mur, une feuille sur laquelle il est écrit: 

 

«J’aime bien me trouver dans cette salle. La pièce de ceux qui sont partis devant. 

A l’intérieur, je me sens bien et ça me fait du bien.

En sortant, n’hésitez pas à vous servir en bonbons ou en chocolats.

ça aussi, ça me fait du bien! » 

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On arrive, installation modulable, 13 crânes en matériaux différents, rehaussant chacun un socle qui lui est dédié 
 

I AM AN ANIMAL

Installation constituée de 6 abattants de WC fixés au mur et un double battant de bois de coffrage posé au sol.

Sur le premier battant, il est écrit: «I AM AN ANIMAL» et sur le second : «MAIS CE SONT DES FOUS».

Ici, l'installation est inaccessible au public, mais visible à travers les deux hublots présents sur les portes d’entrées. 

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Chemin de poids,
Double croix en résine acrylique,  peinte en rouge phosphorescent et fixée sur un calvaire, en face duquel est posé un ''prie-dieu''

J'aime le monde et le monde m'aime,
Planches à repasser, table du banquet.

Chaque planche à repasser symbolise une grande puissance du G20 dans leurs jeux d'influence et stratégies, tels des missiles autour de la bombe convoitée. Leur réunion incarne le caractère policé des tensions géopolitiques à l’œuvre dans le monde.

Projet réalisé à partir du texte/poème - Ça nous tend, ça vous détend - écrit pendant ma résidence en Géorgie en 2016

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Texte-poème : Ça nous tend, ça vous détend, écrit pendant ma sidence en, Géorgie, 2016

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J'aime le monde et le monde m'aime 1, Planches à repasser, table recouverte de terre

Chaque planche à repasser symbolise une grande puissance du G8 dans leurs jeux d'influence et stratégies, tels des missiles autour de la table/terre convoitée.

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J'aime le monde et le monde m'aime 2. (Photo de famille).
Planches à repasser, table en verre, poupée, jouets, horloge réveil, sablier, camionnette en plastique transportant un crâne et des pleurs

ABATTIS

 

Jeanne de KAMPTCHOUANG achète ou troque des chaises en bois et les collectionne voire les affectionne. Parmi elles, certaines n’ont pas été utilisées, n’ont pas fonctionné ou vécu et ce sont celles-ci  qui l’intéressent pour cette installation qu’il nomme "Abattis". 

Ces chaises qui ne fonctionnent pas alors qu’elles survivent sont, pour lui, en souffrance. Elles pâtissent d’avoir été délaissées, abandonnées, leurs propriétaires s’étant subrepticement détournés d’elles au profit  d’autres, pour s’adapter à une nouvelle mode. 

Le processus d’uniformisation des humains transforme des chaises pourtant neuves en squelette obsolète comme un arthropode trop empressé se débarrasserait d’une carapace qu’il aurait pu conserver. 

Un an après le débat sur « l’accompagnement à la souffrance », il décide de démembrer à la scie ces chaises en pleine affliction afin d’abréger leur agonie et leur offrir une mort digne. Jeanne rassemble soigneusement les différents éléments de chaque corps : dossier, assise, châssis, pieds, traverses, écrous, boulons, ressorts… pour en constituer comme un fagot de bois mort. Il leur donne un nouveau rythme en les installant tels des corps sans âme, mais avec une nouvelle énergie et de nouvelles possibilités. 

Disparate, chaque chaise incarne une métaphore de l’Homme. C’est une chaise mais on ne peut plus s’asseoir dessus, elle a perdu sa fonction d’artefact, sa qualité, son chemin originel. Un chemin qui peut-être n’était pas le bon. Leur présence dans cet arrangement, mathématiquement ordonné, leur confère désormais un autre statut. La chaise devient la garante d’une réflexion critique sur la position politique, sociale et spirituelle de l’Homme.

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JE FAIS SEMBLANT

Dire, Écrire, Lire

 

L’écrit est une présence. Jeanne de KAMPTCHOUANG utilise le Verbe pour soutenir sa démarche d’artiste / penseur critique.

Il surprend le spectateur par ses phrases écrites à la main au pastel qui renvoie à nos petites 

connivences avec la vérité de soi : une auto-analyse en somme. Ce que nous sommes vraiment et ce que nous voulons paraitre aux yeux de la société, ce que nous dissimulons.

Il interroge le statut de l’individu et sa pratique en société, lui demande une réflexion introspective.

Par exemple, il conjugue sur plusieurs supports : « je fais semblant ». Et cela nous parle encore plus quand l’inscription écrite sur un miroir nous renvoie notre propre image, au plus proche de la vérité.

Incisif avec maturité, sans illusion sur la nature humaine, mais avec tendresse et une grande 

délicatesse de rendu ... Jeanne poursuit en espace / temps  son exploration de l’Humain et sa traduction esthétique et éthique.

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